Rêve de cette nuit : le phare

Avec un groupe de naufragés, nous nous sommes échoués sur une île. Là, nous ne tardâmes pas à découvrir un grand phare. A sa base, il y avait suffisamment de place pour permettre de nous y réfugier mais des gens y vivaient déjà. Il étaient gris, crasseux et poussiéreux. Seul un curieux jeune homme sortait du lot. Il portait des jeans, un sweat et son visage était perpétuellement dissimulé sous la capuche. 

Il nous expliqua qu'ils étaient les rescapés d'un précédent naufrage. Il nous dit également qui étaient ici n'avaient plus voulu sortir depuis qu'ils étaient arrivés ici, des mois plutôt. Ils avaient tout perdu, se souvenaient d'un passé parfois glorieux pour certains d'entre eux et ne voyaient pas comment aller plus avant. La force et la volonté qui auraient pu les aider à s'en sortir semblaient les avoir quitter. A mon grand désespoir, je vis certains membres de mon groupe frappés de la même apathie. L'espoir semblait les avoir déserté. 

Heureusement, une autre partie des naufragés que j'accompagnais se joignit à moi quand le jeune homme à la capuche nous emmena à l'extérieur. Là, il nous raconta son histoire. C'était un orphelin qui vivait dans les rues depuis sa plus tendre enfance. Un jour, il en avait eu marre de sa vie de misère et s'embarqua clandestinement à bord d'un bateau de croisière. C'était cette même embarcation qui s'était brisée contre les récifs un soir de tempête. Très vite, les quelques rescapés s'étaient laissés gagner par un certain abattement et n'étaient plus ressortis du phare. Steve, c'était le prénom du jeune homme s'était quand à lui mis à explorer l'île. Certes, la vie depuis n'avait pas été facile pour lui mais il tenait bon.

Il me demanda alors pourquoi malgré mon air triste je n'étais pas comme les autres allé grossir le rang des apathiques. Il sentait en moi une énergie qu'il ne comprenait pas tant mon air triste et là contrastait avec elle. Je lui expliquait alors que malgré ma fatigue et mon désespoir actuel, je m'accrochais à une petite étincelle qui restait en moi quoiqu'il arrive. C'était elle qui me maintenait hors de l'eau, elle qui me poussait en avant, d'aller là où d'autres auraient déjà jeter l'éponge...